A l’Îlot vivant le confinement est l’occasion de nous plonger dans une multitude de chantiers qui devraient nous permettre…. de passer l’hiver ! Mise hors d’eau de la yourte, réalisation d’un poêle de masse, coupe de bois, tri de pataaates, glanage de pommes, compotes et lacto-fermentation de légumes de récup’, conception de notre propre base de données pour libérer nos docs de google et les stocker au chaud eux aussi, chez nous, installation des premiers rayons de la bibliothèque partagée…
Mais en même temps qu’on est dans nos bricoles, on continue de vouloir penser la suite, les projets plus grands, le chemin patient vers cette idée de “coopérative intégrale”, sorte de maillage de lieux, de personnes et de projets sur un territoire restreint, à même de porter, ici dans le Sud Rennes, des alternatives fortes car interconnectées (voir la coop intégrale catalane, ou, plus proche peut-être de ce vers quoi on tend modestement, celle du Berry).
Alors après les chantiers de la journée, on lit et se partage nos lectures – sur l’anarchisme, le féminisme, autant que sur l’achat de forêts en commun, ou la place des retraités dans les transitions de nos campagnes -, on s’organise des causeries – sur les formes de patriarcat qu’on a vécu, et dont on aimerait se débarrasser au sein du collectif, autant que sur l’agroforesterie, le bouturage de fruitiers ou les liens qu’on aura avec les animaux d’élevage – et on se forme – à la traite des vaches, à la boulange, à la sylviculture, au bûcheronnage, à l’éco-construction, aux low-tech…
Pour tendre vers ces vastes ambitions, tout en avançant modestement, pragmatiquement, chantier après chantier, il nous faut connecter le penser et le faire, et beaucoup comprendre, beaucoup apprendre.
Mais surtout, pour aller de l’avant, et pas qu’un peu, vers nos ambitions intégrales, coopératives, il nous faut… être plus nombreux-ses ! Alors on lance, une fois n’est pas coutume, cette bouteille à la Vilaine (la rivière qui passe à côté de chez nous) pour vous dire que si ça vous tente, on a peut-être un bout de chemin à faire ensemble ?
Être rejoignable disait-on pour être, oui, joyeusement, efficacement, solidairement, durablement nombreux et nombreuses !
Mais cette envie d’être rejoignable a, malheureusement, pour l’instant encore, deux limites :
- La première est qu’on fait, pour le moment, le choix d’accueillir et d’héberger – sur place et à temps plein (pour des aides ponctuelles ce sera bien différent) – principalement des personnes qui pourraient (sans engagement bien sûr) avoir envie de s’impliquer à moyen / long terme dans cette aventure ! Il nous serait par exemple compliqué, pour le moment, d’intégrer à ce collectif de vie et de projets, des personnes qui devraient repartir en études quelques mois plus tard.
- La seconde, qui motive aussi en partie la première est que nos conditions d’accueil et d’hébergement restent limitées à 1 ou 2 (allez 3 si on force vraiment) personnes et qu’elles sont encore relativement fraîches (d’autres diraient précaires, mais iels n’ont pas vu qu’on s’améliore !).
Mais justement, par rapport à cette seconde limite, on se dit qu’avec un peu d’huile de coude et beaucoup de chantiers participatifs, on pourra espérer, courant 2021, agrandir notre/nos maisonnée(s). Pour ça, on serait particulièrement ravi-es de se faire rejoindre par un-e ou plusieurs futur-e(s) camarade(s) qui aimerai(en)t la bricole, et aurai(en)t bien envie – qu’iels y soient déjà formés ou pas encore – de participer à (l’organisation de chantiers pour) l’éco-rénovation de petits espaces sur la ferme où on est installé, voire même, dans quelques mois ou 1 an peut-être, d’un corps de ferme de quelques centaines de mètres carrés, à transformer en tiers-lieu de vie, d’engagement et d’expérimentations low-tech (dossier et demandes de financement en cours) ! Qu’on se le dise, et pas qu’avec des trop petites marques d’écriture inclusive, ce(tte)s personne(s) pourrait bien être une (des) fille(s). Les chantiers, la confiance en sa capacité de monter en compétence et d’être à la hauteur, la technique, ou les rôles de coordination réservés exclusivement aux garçons c’est fini ! Bref, quiconque est le ou la bienvenu-e !
Au delà des chantiers à venir, enjeu de taille pour augmenter nos capacités d’accueil et notre implantation territoriale, les projets à rejoindre, en cours ou à venir, ne manquent pas :
- mise en réseau des porteur-ses de projet agricole et veille foncière pour identifier les fermes à céder sur le territoire ;
- construction de low-tech pour des fermes, des habitats légers, et des gens qui ont envie de se chauffer (poêles rocket, panneaux solaires thermiques) autrement ;
- lancement d’une cantine itinérante pour cuisiner, et rencontrer les autres (étudiant-es, citoyen-nes) sur leur terrain, couplé à un atelier de transformation légumière ;
- organisation d’une dynamique autour de la sylviculture douce, de la gestion des forêts et du bocage en commun et développement de la filière bois, du.de la bûcheron-ne aux charpentier-ères (à moyen-terme)
- projet de ferme collective favorisant l’insertion des migrant-es et personnes précaires… (à moyen-terme)
Et puis, après tout, l’Îlot Vivant a vocation à porter bien plus que ça, en fonction des rencontres, des savoir-faire et envies apportées par celles et ceux qui nous rejoindront : pourquoi pas des alternatives sur la santé pour des reconverti-es de médecine ou l’organisation d’évenementiel pour des cultureux-ses militant-es ?
On tient aussi vraiment, – et d’autant plus que c’est très challengeant pour nous, plutôt habitué-es à des dynamiques associatives – à ce que des personnes portant des projets persos, familiaux, entrepreneuriaux, s’iels sont dans des dynamiques coopératives de transformation sociale et économique, puissent ici trouver une dynamique collective capable de leur donner l’espace collectif et les marges de liberté pour les développer.
Et, donc même si pour l’instant on a pas encore tout l’espace de nos ambitions (mais on peut toujours s’arranger), l’Îlot Vivant se veut être un îlot des possibles, pour s’amarrer, s’entraider, se passionner sur un ou des sujet(s) liés aux besoins essentiels de nos sociétés, les creuser, monter en compétences, devenir capable, pas après pas, de les développer, ou bien apporter ses bagages d’avant, et ainsi progressivement jouer un rôle dans l’expérimentation de nouvelles formes de résilience locales et collectives.
Alors si vous êtes de ceux là, et les filles du collectif diront, à raison, de celles là, qui pensent pouvoir apporter leurs mains, leur joie, leur militantisme (embryonnaire ou bien maturé), leurs savoir-faire ou leur soif de se former, et ont l’envie de s’attacher à un collectif à moyen / long-terme et de débarquer aux portes de la Bretagne, demain ou une fois l’hiver passé, faites-nous signe !
On a toujours pas d’adresse mail digne du collectif, mais si vous avez des choses à nous dire, ça peut passer par ici :
– ou sebastien.bihan.sibi@gmail.com
Prenez soin de vous et du monde autour !